vendredi 25 mars 2011

Dernière ligne droite pour nos candidats : article de Sud Ouest

Hier après-midi, on pouvait croiser les deux candidats dans les rues de Pauillac. Tenue décontractée et sourire affiché pour Sébastien Hournau, le maire et conseiller général PS sortant. En attendant le deuxième tour de dimanche, il répond à un agenda local bien rempli : des portes ouvertes au lycée, une rencontre avec les directeurs d'école, sans oublier le lancement de la saison touristique. Mais le temps fort, ce sera la réunion publique de ce soir.

Mobiliser les électeurs
« Un appel à la mobilisation. Il faut aller voter. C'est l'axe de mon intervention ! » lance-t-il. Tout en revenant sur son score du premier tour : « 42,34 %, c'est mieux qu'en 2004 avec 34,32 % », l'élu accuse quand même une baisse du nombre de bulletins dans les urnes. 170 de moins qu'il y a sept ans. Sortir de cette spirale de l'abstention, et gagner une belle 2e manche pour faire oublier la présence d'un Front national en « finale » d'une élection cantonale à Pauillac. Si la victoire semble acquise pour Sébastien Hournau, qui se dit « serein », il y a bien un enjeu dans cette bataille. Le vote de protestation, réponse à un contexte politique national qui a balayé le candidat UMP, n'explique pas tout. L'élu en a conscience. Il s'agit de continuer à fédérer autour du travail engagé sur le territoire. D'autres élections vont suivre. Il faut laver l'affront, surtout ne pas perdre la main.

« Le ras-le-bol »

Jacques Colombier, lui, a décidé de faire du porte à porte. Pas de réunion publique. « Je préfère voir les gens. C'est plus efficace », argumente le représentant du parti frontiste. Samedi, il sera aussi sur le marché pauillacais. « Je suis déjà venu. Les gens n'hésitent plus à faire un pas en notre direction, à prendre nos tracts ». En confiance, assis à une terrasse de café sur les quais, l'ex-conseiller régional est certain d'avoir une « réserve de voix ». Sa « percée » du premier tour - un 27,08 % contre 14,15 % pour le candidat FN de 2004, soit 304 bulletins de plus - le conforte dans son discours. « On ne cesse de nous faire part d'un ras-le-bol général. La droite… La gauche…. Les problèmes n'ont pas été résolus. Aujourd'hui, les électeurs ont la possibilité de faire un vrai choix. Le PS ou le FN ! ». Jacques Colombier exhorte les électeurs à se rendre aux urnes.

Sur l'axe économique
Tout en relevant l'absence d'un véritable programme sur la profession de foi de son opposant, Sébastien Hournau revient sur les efforts consentis par le Conseil général sur le canton de Pauillac. « Ce sont 22 millions d'euros engagés. Sur cette mandature, nous faisons partie de ceux qui ont été les plus aidés, plaide-t-il. L'aide aux petites entreprises, le travail d'aménagement sur les zones d'activités ». En plus de l'aide sociale, sa collectivité est aussi un ressort pour encourager le développement économique de « proximité ». Mais dans un canton fortement touché par le chômage - Soit 25,6 % des 15-24 ans - l'élu ne cache pas les difficultés rencontrées par sa population. Selon lui, « le Conseil général ne peut pas tout faire. C'est à l'État de trouver des solutions, d'avoir une maîtrise sur le destin national ». En revenant à l'échelon local, Sébastien Hournau reconnaît que « le Médoc va devoir parler d'une seule et même voix ». Il fait allusion à un « projet global » d'aménagement et de développement de la presqu'île que les élus, dans leur ensemble, ne pourront pas ne pas aborder à l'avenir.

Un discours policé
« Il y a un problème ici. Le Médoc a été délaissé. Ils veulent en faire une réserve d'indiens où l'on descend du bus pour venir déguster du bon vin ! ». Jacques Colombier s'engouffre sur le dossier des infrastructures : la situation de la RD 1215, la voie ferrée unique de la liaison Bordeaux-Le Verdon, etc. Le candidat FN concentre son discours sur cette même thématique économique. Le couplet sur l'immigration est lancé, mais bien plus discrètement. Un changement de ton du FN qui n'échappe pas. Dimanche, les votants, eux, devront décoder cette posture nouvelle. Dans tous les cas, c'est bien une mobilisation des électeurs qu'attendent les deux candidats.

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